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Un homme est mort en mer tout près d’une plage du Pas-de-Calais, puis trois autres corps ont été retrouvés sur plusieurs plages : le bilan humain ne cesse de s’alourdir dans la Manche, que 32 000 migrants ont tenté de traverser cette année.
Dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 octobre, à la faveur d’une fenêtre météorologique favorable à ces dangereuses traversées, de nombreux canots de migrants ont pris la mer. Une embarcation a été signalée en difficulté dans le secteur d’Hardelot (Pas-de-Calais), a rapporté dans la matinée la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar).
Le centre régional opérationnel de sauvetage a alors envoyé un bateau et un hélicoptère de la marine pour lui porter secours. Les personnes à bord de l’hélicoptère ont repéré une quinzaine de personnes à l’eau, « proches de la plage », et les ont hélitreuillées vers le rivage, selon la Premar. Malgré l’intervention des secours, un migrant, adulte, est mort.
En tout, 61 personnes ont été prises en charge, selon le commandant des pompiers, Baptiste Gournay, faisant état d’une personne en « urgence absolue » et de cinq en « urgence relative », toutes évacuées vers l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, en plus de l’homme mort. Selon lui, cet homme était âgé de 28 ans. Le parquet de Boulogne-sur-Mer a précisé qu’il « pourrait être koweïtien ». Le commandant Gournay a évoqué une autre opération à Merlimont, un peu plus au sud, avec trois migrants en « urgence absolue ».
Quelques heures plus tard, trois autres corps ont été découverts à marée basse sur plusieurs plages, dont celle de Neufchâtel-Hardelot (Pas-de-Calais). La date de la mort de ces hommes n’est pas encore connue. « Pour l’instant on compte les décès et ensuite on va essayer de voir comment on peut les rapprocher », a précisé le procureur adjoint, Patrick Leleu.
D’importants moyens de secours ont été déployés sur le front de mer, où des migrants ont été conduits dans des halls d’immeubles pour se réchauffer, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Selon une membre de l’association Utopia 56 sur place, plusieurs migrants se trouvaient « en hypothermie sévère ». Elle a fait état d’un « départ très compliqué », où « tout le monde s’est retrouvé à l’eau ».
« Le chiffre qui nous saute aux yeux depuis quelques mois, c’est une personne qui décède tous les cinq jours » dans ces tentatives de traversée depuis le début de l’année, a réagi l’un des coordinateurs d’Utopia 56, Célestin Pichaud. « La situation est plus que dramatique. Les secours en mer et sur terre sont dépassés par les événements ». Il dénonce la « volonté désastreuse de continuer dans la voie de la répression ».
Noyades et bousculades mortelles, sur des canots surchargés, ont fait de 2024 l’année la plus meurtrière depuis le début, en 2018, du phénomène des traversées de la Manche sur de frêles embarcations. Mercredi 23 octobre, trois migrants sont morts dans un naufrage au large de Blériot-Plage. La semaine précédente, un nourrisson de quatre mois trouvait la mort après que le canot où il se trouvait s’est déchiré.
Depuis une semaine, plus de 1 500 migrants ont atteint les côtes britanniques par la mer, selon les statistiques du ministère de l’intérieur britannique. Depuis le début de l’année, ils sont près de 30 000, d’après la même source.
Le Monde avec AFP
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